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Groupe de travail

Informations générales sur les Astrilds africains et oiseaux apparentés :


Ordre : Passériformes
Famille : Estrildidés (Estrildidae) : 26 genres, plus de 130 espèces
Sous-familles :
- Estrildinés (Estrildinae), ou « Astrilds et assimilés » : 17 genres, 69 espèces
- Pœphilinés (Poephilinae) ou « Diamants australiens et assimilés » : 6 genres, 14 espèces (récemment classées avec les Capucins ou Lonchurinés)
- Lonchurinés (Lonchurinae) ou Capucins : 2 genres, 40 espèces
- Erythrurinés (Erythrurinae) : 1 genre, 11 espèces formant un groupe à part, parfois rattaché autrefois aux Lonchurinés

Présenter des généralités sur le maintien en captivité d'oiseaux aussi variés n'est pas évident. Nous vous proposons donc quelques éléments, et nous vous renverrons à des pages spécialisées sur ces oiseaux lorsque ce sera nécessaire.

Genres constituant la sous-famille des Estrildinés :
  1. Amadines (Amadina) : 2 espèces - article sur le site Estrilda
  2. Amarantes (Lagonosticta) : 11 espèces - article sur le site Estrilda
  3. Astrilds vrais (Estrilda) : 17 espèces - article sur le site Estrilda
  4. Astrilds-cailles (Ortygospiza) : 3 espèces - article sur le site Estrilda
  5. Beaumarquets (Pytilia) : 5 espèces - article sur le site Estrilda
  6. Bengalis (Amandava) : 3 espèces - article sur le site Estrilda
  7. Cordonbleus (Uraeginthus) : 5 espèces - article sur le site Estrilda
  8. Dos-verts (Nesocharis) : 3 espèces - article sur le site Estrilda
  9. Nigrettes (Nigrita) : 4 espèces - article sur le site Estrilda
  10. Parmoptiles (Parmoptila) : 2 espèces - article sur le site Estrilda
  11. Pyrénestes (Pyrenestes) : 1 espèce - article sur le site Estrilda
  12. Sénégalis à ailes rouges (Cryptospiza) : 4 espèces - article sur le site Estrilda
  13. Sénégalis à bec bleu (Spermophaga) : 3 espèces - article sur le site Estrilda
  14. Sénégalis tachetés (Mandingoa, Euschistospiza, Clytospiza, Hypargos) : 6 espèces - article sur le site Estrilda

Alimentation :

Les Estrildinés sont, pour la plupart, des granivores partiellement insectivores (ils ont notamment de forts besoins en nourriture vivante lors de la reproduction), avec deux cas particuliers : les Parmoptiles, qui mangent presque exclusivement des fourmis vivantes toute l'année, et les Nigrettes, qui sont insectivores-frugivores. Ces particularités expliquent que les Parmoptiles et les Nigrettes sont très rarement présents en captivité.

Le mélange de base pour les Estrildinés granivores se compose de panis ou millades (millets à toutes petites graines), de millets ronds (millet blanc, jaune ou roux), de millet japonais et d'alpiste, auxquels on peut ajouter avec profit des graines d'herbe (graminées), des graines sauvages, des graines de santé, et des graines plus grosses pour les plus grandes espèces : riz paddy, cardy, sorgho.

Ils apprécient les distributions de millet en grappes accroché en hauteur dans la volière, il s'agit du panis jaune ou rouge sous forme d'épis. On peut tenter également de leur donner des graminées sauvages sous forme d'épis à demi mûrs, pour encourager et soutenir la reproduction à la belle saison. Ces plantes devront être exemptes de pesticides et d'herbicides.

Ils apprécient également les fruits (pomme, clémentine, concombre, figue) lorsqu'ils y sont habitués, les graines germées, la verdure (salade, endive, plantes sauvages telles que le pissenlit ou le pourpier, non traités bien sûr !). Les Astrilds vrais et les Sénégalis apprécient également une petite ration de nectar du commerce pour passereaux nectarivores (souimangas, zostérops) en complément à leur alimentation, notamment en période de reproduction.

Une pâtée à base d'œuf dur écrasé, de pâtée d'élevage du commerce et de pinkies (petits asticots blancs) satisfait les besoins en protéines de nombreux petits Astrilds pendant la reproduction. La difficulté est d'inciter les oiseaux adultes à consommer ces aliments, lorsqu'ils ont été capturés dans la nature et que les insectes dont ils avaient l'habitude dans leur pays d'origine étaient différents. L'imitation d'oiseaux déjà habitués permet souvent d'inciter de nouveaux oiseaux à s'approprier leur nourriture artificielle avant la reproduction.

Logement :

L'élevage des Estrildinés est encore assez peu répandu et le plus souvent, les oiseaux adultes que l'on acquiert pour commencer une souche sont des oiseaux sauvages capturés dans la nature (où ils sont très prolifiques) et importés de leur pays tropical vers l'Europe.
Une période d'acclimatation est nécessaire, et ces oiseaux ont besoin de plus d'espace que les oiseaux élevés en captivité depuis de nombreuses générations.
Si l'élevage en couple isolé dans une grande cage-boîte (80 à 160 cm de longueur, 40 à 60 cm de profondeur, 50 à 100 cm de hauteur suivant les espèces) a donné des résultats avec la plupart des Estrildinés, la vie en grande volière plantée intérieure ou extérieure, avec ou sans cohabitation avec d'autres espèces, facilite souvent la reproduction.

Ils apprécient de se baigner plusieurs fois par jour pour maintenir leur plumage en parfait état.
Justement, dans leur habitat tropical d'origine, le cycle reproducteur de ces oiseaux est lié à celui de l'eau. Alors que la saison sèche (pendant laquelle l'alimentation est pauvre en verdure, graines germées, fruits et insectes) arrête la reproduction, le retour de la saison des pluies (déclenchant le développement de la végétation et des insectes) favorise la nidification. L'alternance de ces deux périodes est essentielle car elle permet aux oiseaux (notamment les femelles) de ne pas s'épuiser en enchaînant couvée sur couvée toute l'année.

Si ces oiseaux font preuve d'une adaptation remarquable à des températures relativement fraîches après acclimatation (5-10°C pour les espèces les plus résistantes, 15°C pour les plus fragiles), du moment que l'atmosphère est bien sèche, ils redoutent le froid humide qui entraîne l'apparition de maladies mortelles.

Ces phénomènes doivent permettrent à ceux qui souhaitent réussir l'élevage des Estrildinés de mieux connaître et comprendre les besoins de leurs oiseaux et s'efforcer de les respecter dans l'environnement artificiel qu'ils ont choisi de mettre en place. L'observation est le maître mot pour trouver ce qui convient le mieux à vos oiseaux.

Reproduction :

Le nid est en forme de boule plus ou moins volumineuse, munie ou non d'un tunnel d'entrée ou d'un faux nid sur le dessus suivant les espèces. Il est fait principalement de fibres de coco et de brins d'herbe, puis tapissé chez certains oiseaux de fibre de sisal, de poils de chèvre ou autres matériaux doux de couleur claire. Les nichoirs de type « boîte » sont boudés par les espèces arboricoles qui ne pénètrent pas dans un nichoir trop obscur. Les nids en osier de forme fermée ou semi-ouverte peuvent avoir un certain succès, de même que les supports en grillage dissimulés dans du feuillage naturel (thuya, buis) ou artificiel (lierre en tissu).

La ponte varie entre 2 et 8 œufs selon les espèces.

Les jeunes sont bagués avec des bagues de diamètre 2,0 à 2,9 mm suivant les espèces, entre 6 et 10 jours.

Ils acquièrent généralement leur plumage adulte entre deux et quatre mois et la reproduction peut survenir, pour certains, à partir de six mois, âge que l'on ne peut pas recommander pour une première reproduction : mieux vaut attendre 10 à 12 mois.

Problèmes fréquents :

Ceci paraît évident, mais on ne met pas dehors un oiseau importé d'Afrique ou d'Indonésie sans une période d'acclimatation soignée, pour lui permettre de s'habituer progressivement à une température plus basse que dans son pays d'origine (25°C à 40°C). Le printemps et l'été sont donc les meilleures périodes pour acquérir des Estrildinés d'importation, tandis que des acquisitions hivernales ne seront viables que si elles sont entourées de nombreuses précautions. Et l'on ne sortira les oiseaux d'élevage que si l'on est sûr qu'ils viennent d'un local maintenu à une température proche de celle à laquelle on compte les exposer.

Les Estrildinés peuvent souffrir d'acariase respiratoire (des acariens se développent dans la trachée de l'oiseau et gênent sa respiration). Une poudre insecticide adaptée aux oiseaux de cage, ou une goutte d'Ivermectine diluée à 0,12% sur la membrane alaire, permettent de lutter efficacement contre cette maladie. La gale des pattes et du bec, due également à des acariens, peut se rencontrer chez les Sénégalis sanguins d'importation récente.

De nombreuses espèces de ce groupe adorent fouiller un sol de terre ou de terreau pour y trouver de minuscules insectes ou consommer des particules de terre. Si le sol n'est pas changé régulièrement, cela les expose à de graves maladies microbiennes (entérites) ou parasitaires (coccidiose, trichomonose), qui touchent fréquemment les Cordonbleus, les Beaumarquets, les Astrilds vrais, les Astrilds-cailles, les Sénégalis, les Pyrénestes...

La rétention d'œufs, ou mal de ponte, est courante chez les femelles qui ne sont pas soignées convenablement. Il faut agir vite pour les sauver, mais mieux vaut prévenir que guérir en donnant des vitamines aux femelles en période de ponte. Pour en savoir plus : article sur le site Best Of Piafs.

Certaines espèces ne sont pas compatibles entre elles pour différentes raisons :
- risques d'hybridation : éviter de faire cohabiter les espèces de Bengalis, les Astrilds vrais aux plumages assez ressemblants, les Cordonbleus, et en général les espèces classées dans le même genre.
- agressivité entre espèces proches génétiquement ou au niveau des couleurs : éviter de mettre ensemble Sénégali enflammé et Sénégali à ventre noir, ou Sénégali enflammé et oiseaux à plumage rouge (Bengali rouge, Amarante du Sénégal...)
- agressivité avec les oiseaux plus petits, notamment dans une volière commune de dimensions modérées : Amadine cou-coupé, Beaumarquet melba, Cordonbleu violacé, Sénégali sanguin...
- agressivité possible entre oiseaux de la même espèce : Cordonbleu grenadin, Cordonbleu violacé, Astrild à moustaches, Bengali rouge, Sénégali enflammé, Sénégali à ventre noir, Sénégali de Reichenow, Sénégali de Salvadori...

Il incombe donc au propriétaire des oiseaux de passer suffisamment de temps à observer ses pensionnaires pour déceler les signes d'agressivité ou d'affaiblissement qui risquent de perturber leur santé. La subtilité est de mise, car chez ces petits oiseaux qui cachent leurs problèmes le plus longtemps possible, les maladies évoluent rapidement et une fois qu'elles sont arrivées à un stade trop avancé, les traitements sont hélas inefficaces.

Texte d'Alice Maurisot


Dernière mise à jour le 13 décembre 2013



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